Homélies du dimanche
Homélie prononcée par le Père Charles-Marie RIGAIL le dimanche 14 décembre en l’église Saint Pierre – Saint Paul lors de la célébration de 11 h 00, appelée également « messe des curieux ».
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Nous faisons ensemble un bout de chemin à chaque eucharistie.
Nous terminons le cycle des 3 semaines où nous réfléchissons sur le sens de l’eucharistie dans la vie chrétienne. Et ce n’est pas tout à fait artificiel. Parce que précisément, le temps de l’Avent, le temps dans lequel nous sommes depuis 3 semaines, c’est vraiment un temps dans lequel nous contemplons le mystère de l’eucharistie.Parce que l’eucharistie, c’est vraiment une attente, c’est l’attente de la réalisation de quelque chose. Dans l’eucharistie, nous sommes, nous, en tension entre quelque chose que nous attendons, et c’est pour ça qu’on se rassemble, pour dire que nous sommes vigilants dans la prière, dans l’attente, et en même temps, ce que nous attendons nous est déjà donné d’une certaine manière, nous est déjà promis …cette espérance que nous portons, et ça, c’est précisément ce que nous vivons dans l’eucharistie. Dans l’eucharistie, nous disons : Seigneur, tu viens à notre rencontre et nous sommes prêts à attendre que tu reviennes dans la gloire. On le dit à chaque eucharistie.
Alors j’ai commencé déjà à perler un peu toute la célébration de petits commentaires, de petites explications concernant le sens de l’eucharistie et l’entrée en catéchuménat que nous avons vécu au début de cette célébration nous a justement permis d’éclairer à la fois le signe de la croix, à la fois les vêtements liturgiques que portent à la fois les servants et le prêtre. Et je vais continuer un petit peu comme ça. L’homélie va être un petit peu différente, justement parce que elle, s’insère dans une messe des « curieux » et donc évidemment, elle se décale un peu par rapport à une homélie habituelle. L’homélie habituelle, c’est de faire le lien entre les différentes lectures, de voir en quoi est ce que l’Évangile est l’accomplissement de la parole que nous avons entendu avant.Et aujourd’hui le parallèle est assez facile à faire, puisque vous entendez dans la première lecture, donc la lecture du livre d’Isaïe : alors se dessilleront les yeux des aveugles, s’ouvriront les oreilles des sourds, alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. Ça, c’est ce que Jean Baptiste a dans la tête, a dans le cœur, parce qu’il connaît le livre d’Isaïe, et il vient voirJésus, ou en tout cas il envoie des émissaires vers Jésus en leur disant : Allez demander à Jésus, si c’est bien lui qu’on attend. La réponse de Jésus n’est pas un oui en 3 lettres, elle est : venez et dites-lui ce que vous avez vu. Dites-lui que vous avez vu que les boiteux marchent, que les aveugles retrouvent la vue, que les sourds entendent, que la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. C’est un grand Oui de Jésus, puisqu’en fait il est en train de dire : Mais ce qu’Isaïe avait annoncé comme étant le signe déclencheur de la venue du Messie est en train d’arriver. Le Royaume est déjà parmi vous, il est là le Royaume, et c’est ce que nous disons. Et pourtant, ils sont encore dans la galère. Quand Jean-Baptiste reçoit cette nouvelle, il est en prison, il est à quelques jours d’être assassiné, donc il n’est vraiment pas sorti des difficultés, ça c’est sûr. Mais quand il reçoit cette nouvelle, on peut imaginer la grande joie qui a dû l’habiter parce qu’il a dû se dire : Ah ça y est, le Royaume est là.Et c’est ce que nous avons entendu ce matin. Et c’est vrai pour nous aussi. C’est pour ça que ce dimanche est le dimanche de la joie. Parce que c’est le dimanche où on vient dire : le Royaume est déjà là, nous en sommes les témoins. Nous recevons la mission d’annoncer que le Royaume est présent, qu’il est en germe, qu’il va grandir, qu’il va porter du fruit et que c’est pas fini, qu’on n’a pas déjà la totalité du Royaume,sinon ce serait le paradis. Or ça ne l’est pas. Ce n’est pas à vous que je vais dire qu’il y a encore plein de difficultés, plein de complications, que la santé c’est compliqué, que parfois y a plein de choses qui dans nos vies sont à régler et ne le sont pas encore, qu’il y a encore des choses qui sont inréglables et qui vont arriver. Bref, le Royaume n’est pas complètement là, mais nous savons qu’il est en construction. Nous savons que nous allons vers quelque chose qui est plus grand. Et c’est ce qui a dû donner beaucoup de joie à Jean-Baptiste. Et c’est ce qui a dû donner beaucoup de joie aux apôtres qui étaient les missionnaires de cette nouvelle. Et c’est ce qui nous donne aujourd’hui la joie, alors que ce n’est pas encore Noël. La mangeoire est vide, mais nous savons qu’il vient, et c’est ce que nous proclamons depuis le début de l’Avent. Et c’est ce que nous disons à chaque eucharistie. Il vient alors ce qui me fait souvent cogiter sur l’eucharistie, ce qui me permet d’en parler avec simplicité. Ce qui nous permet de comprendre comment se déroule la messe. Eh bien, c’est souvent un petit épisode de l’Evangile que j’aime beaucoup, que vous connaissez sûrement, peut être même un peu par cœur. C’est le passage de l’Évangile d’Emmaüs. Les disciples d’Emmaüs, c’est à la fin de l’évangile de Luc et je vous remettrai dans quelques instants à vous les 4 catéchumènes un évangile de Luc. Justement, vous pourrez aller regarder, vous pourrez aller lire cet épisode puisque vous en recevrez un comme cadeau. Dans la suite de cette parole que nous avons entendue, je ne vais pas faire un déploiement complet parce que je vous ai dit que, effectivement, on allait tout au long de l’eucharistie expliquer des petites parties. Mais dans l’évangile d’Emmaüs, nous avons exactement ce que nous avons fait, nous ensemble, c’est à dire que ces disciples, ils sont sur la route, ils avancent. Et ils sont plutôt dans le noir. Enfin en tout cas, il est tard, et ils sont tristes parce qu’ils ont appris que Jésus était mort, ils ont aussi appris qu’il était ressuscité, mais ils n’ont pas trop intégré l’information et ils s’en vont de Jérusalem en se disant : tout est raté. Et Jésus les rejoint comme Jésus nous a rejoints au début de l’eucharistie, sans qu’ils s’en rendent tout à fait compte. Et Jésus leur demande : mais qu’avez-vous sur le cœur ? Venez, déposez ce qui vous inquiète, ce qui vous occupe, ce qui vous habite. C’est ce qu’on a fait en demandant la miséricorde du Seigneur au début de l’eucharistie. On vient, on se présente devant l’autel et le Seigneur nous dit : mais de quoi discutiez-vous en chemin ? Qu’est ce qui a fait votre semaine ? Venez, racontez-moi, dites-moi, et là on vient déposer, alors on dit merci, on dit pardon, c’était la première partie de la messe, puis après Jésus dit : mais vous êtes un peu lents à croire quand même, tout ce que les prophètes ont annoncé, et Jésus leur explique tout ce qui dans l’écriture le concerne, c’est la 2e partie, c’est celle qu’on est en train de vivre en ce moment. C’est la partie de l’eucharistie où on lit les lectures. On s’est assis, le cœur préparé, on peut écouter la parole de Dieu, on est disposé à écouter la parole de Dieu et c’est ce qu’on fait là. Le Seigneur nous explique en quoi est ce qu’il est venu accomplir cette grande et belle promesse de l’histoire du salut. Et ce n’est pas une promesse qui a été faite par des anciens, pour des gens il y a 2000 ans, c’est une promesse qui est faite depuis toujours pour chacun d’entre vous. C’est pour ça qu’on l’écoute avec autant d’attention. C’est parce qu’elle nous concerne, cette bonne nouvelle. Et une fois, et c’est là que nous arrivons, une fois que Jésus a expliqué ce qui dans l’écriture le concerne, alors les disciples disent : Seigneur, il est tard, le soir baisse, arrêtons-nous un instant et allons-nous refaire des forces. Et ils s’arrêtent dans une auberge, dans un village qui s’appelle Emmaüs. C’est pour ça qu’on les appelle les disciples d’Emmaüs. Et dans cette auberge. Ils vont faire une expérience qui est l’expérience fondatrice de l’Église, l’expérience que nous allons faire ce matin, ils vont reconnaître Jésus à la fraction du pain et il va se passer quelque chose d’étonnant, c’est que Jésus qui les accompagnait en chair et en os, Eh bien, va disparaître à leurs yeux. Parce qu’une fois qu’ils ont reconnu Jésus à la fraction du pain, ils ont plus besoin de l’avoir en chair et en os. Et nous aujourd’hui ? Nous n’avons pas Jésus en chair et en os. Je vous ai dit de temps en temps que le prêtre, il prenait un peu la place parce qu’il prêtait sa voix à Jésus, mais en fait c’est pas Jésus du tout en chair et en os, Jésus en chair et en os,a priori aujourd’hui on l’aura pas et on n’en a pas besoin parce qu’on a mieux, parce que nous le reconnaîtrons à la fraction du pain. C’est la partie de la messe dans laquelle on va rentrer dans quelques instants. C’est ce moment extraordinaire où nous reconnaissons la présence du Christ ressuscité qui se donne à nous. Et cette expérience qu’ont fait les disciples d’Emmaüs c’est l’expérience que vous êtes invités à faire ce matin. Et c’est l’expérience que vous ferez, vous 4 catéchumènes, le jour où vous ferez votre première communion, le jour de votre baptême, de recevoir Jésus dans le corps et le sang qui vous est donné. Et cette expérience-là, elle va changer la vie des disciples. Parce que eux qui étaient fatigués, de mauvais poil, qui trouvaient qu’il était trop tard, que c’était loin, et cetera, ils se lèvent et ils repartent à Jérusalem. Ils ont d’un coup plus besoin de rien, ils ont refait leur force, ils ont repris leur énergie et c’est pas grave si il fait nuit et ils repartent annoncer la bonne nouvelle et c’est la dernière partie de la messe qu’on fera. Donc tout à l’heure, c’est l’envoi, c’est cette partie-là où vous savez, vous entendez un grand : Allez dans la paix du Christ. Cette partie, je la commenterai un tout petit peu tout à l’heure, mais c’est une des parties essentielles de l’eucharistie, parce qu’elle fait de chacun d’entre nous des apôtres. Apôtres en grec, « apostolos », ça veut dire envoyé. Et vous voyez que chaque eucharistie ce n’est pas simplement recevoir quelque chose pour nous-mêmes, c’est recevoir une mission. C’est pour ça que je faisais un petit clin d’œil tout à l’heure quand je vous ai demandé à vous 4catéchumènes, qu’est-ce que vous avez reçu de Jésus ? Vous avez pris le micro. C’est quand même courageux parce que quand on n’est pas encore baptisé de parler devant toute une Assemblée pour dire ce qu’on a reçu de Jésus, c’est quand même plutôt courageux. Donc bravo déjà. Mais surtout vous avez été capable de dire quelque chose à cette Assemblée qui aura pas forcément été capable eux de le dire d’ailleurs, ils n’avaient pas préparé mais, mais vous, vous avez annoncé Jésus, vous avez dit qui il était pour vous, et c’est ce que vont faire les disciples d’Emmaüs. Ils vont retourner à Jérusalem et ils vont dire, nous avons rencontré le Seigneur, nous sommes sûrs de l’avoir rencontré à travers le pain rompu à travers l’eucharistie. Alors cette eucharistie, vous voyez ? C’est pour ça qu’elle est la source et le sommet de toute notre vie chrétienne. C’est pour ça que c’est elle qui fait le ciment de notreAssemblée, de notre Eglise. C’est elle qui est la respiration, le cœur battant de l’Église. C’est pas une commémoration comme les autres, ce n’est pas un rendez-vous auquel il faudrait aller parce que on est « membre » et qu’il faut aller à une Assemblée générale, ce n’est pas du tout cela. L’eucharistie, pour chacun d’entre nous, c’est ce moment où nous acceptons de rentrer dans l’histoire d’Emmaüs, d’être nous-mêmes ces disciples d’Emmaüs. De recevoir cette mission de marcher avec Jésus, de changer nos cœurs, de le reconnaître à la fraction du pain et de repartir ensuite entièrement refaits, restaurés, réanimés comme on dit, c’est à dire recevoir de nouveau une nouvelle âme pour pouvoir annoncer Jésus et être des apôtres. Alors on va vous charger de ça maintenant. Je vais inviter nos quatre amis à se lever, à revenir à cette place qui était la leur tout à l’heure, tournez-vous vers l’Assemblée. Pour le moment, je vais vous remettre cette parole de vie, cet évangile qui pour nous est le texte à travers lequel nous reconnaissons Jésus, le Christ, notre sauveur. Tomeo, Violette, Yoann et Louison, je vous redonne le micro pour que vous puissiez dire ce que vous voulez vivre, ce à quoi vous engagez sur ce chemin du baptême :
Maintenant, nous croyons en Jésus, Nous pouvons vous faire le signe de la croix. Avec vous, nous voulons continuer pour apprendre à vivre en enfant de Dieu. Avec vous, nous voulons faire ce que Jésus demande. Il a dit, Tu aimeras Dieu de tout ton cœur, aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
Vous venez d’entendre ces quatre jeunes, ils veulent aimer Dieu. Nous les chrétiens ici présents, nous voulons être attentifs à ce qu’ils vont découvrir et aux questions qu’ils vont se poser. Nous voulons leur apporter notre soutien, notre affection parce qu’ils en ont besoin et surtout notre prière. Pour cela, êtes-vous prêts, vous qui êtes ici présent ici, à vivre dans une plus grande fidélité à Dieu ? Si vous l’êtes, répondez oui, oui, nous le sommes. Nous voulons vivre dans une plus grande fidélité à Dieu pour vous accompagner. Alors prions maintenant pour Toméo, pour Violette, pour Yoann, pour Louison qui s’approchent du Seigneur et pour nous tous qui sommes associés à cette démarche.
Seigneur, tu mets dans le cœur des hommes le désir de t’aimer toujours davantage. Aide-nous à te servir avec une plus grande fidélité. Accorde-nous ce dont nous avons besoin. Et que nous te demandons par Jésus le Christ, notre Seigneur.
Amen
Texte homélie Père C. Danset dimanche 28 sept à SPSP
Homélie P. M. Scheuer SPSP 1210
Homélie prononcé par le P. V. Lascève le 1910 à SPSP
Homélie 2610 SPSP P. Charles Marie
Homélie 0211 P. Christophe Danset
Homélie 0911 CMR SPSP 11h
Homélie P CDanset 1611 SPSP 11 h
Homélie P. V. Lascève,sj, 2311 SPSP
Homélie P C Danset 3011 SPSP
Homélie P Vincent Lascève, sj, SVP 0712 à 10 h 30
Homelie CM Rigail 14 decembre