Communauté Magdala
L’association MAGDALA œuvre dans une dynamique d’action sociale reconnue d’intérêt général.
Elle rassemble, depuis 1986, des personnes en situation de précarité, de fragilité et d’autres qui font route avec elles. Convaincu que personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à partager, MAGDALA accueille prioritairement celles et ceux qui sont en situation de précarité, de fragilité et qui ont du mal à trouver leur place au point qu’on risque de ne plus les voir et de ne plus rien attendre d’eux.
MAGDALA, dont la devise est « Lève-toi et marche », aide ces personnes à devenir actrices de leur vie et à trouver leur place dans la société. L’association œuvre tout particulièrement à ce qu’elles puissent apporter à la société leur parole, leur expérience, leur expertise et leurs savoirs.
A cette fin, avec ces personnes, MAGDALA développe notamment des rencontres et des activités à caractère social, spirituel, artistique, culturel. L’association peut aussi assurer un accueil de jour et un accompagnement social, avec la possibilité d’hébergement ou d’habitat dans des lieux de vie à dimension familiale. Elle agit avec le réseau des partenaires pour le logement, la formation et le travail des personnes en situation de précarité, de fragilité ou toute autre thématique visant à leur autonomie et à leur inclusion dans la société à tous les âges de la vie.
La fondatrice de « MAGDALA », Sœur Irène DEVOS, a eu une vie à la fois simple et extraordinaire. Née en 1938 dans le Nord, elle a passé la majeure partie de son adolescence à l’hôpital, suite à la grave blessure causée par l’explosion d’un obus » oublié » de la guerre. Néanmoins elle réussit à passer son Baccalauréat et entre en faculté l’année suivante à Lille. Tout ceci lui a forgé un caractère fort, volontaire et entreprenant.
En 1962, à la fin de ses études de biologie, elle décide d’entrer chez les « Sœurs de l’Éducation chrétienne ». Elle fera ses vœux perpétuels dans la nuit de Pâques le 10 Avril 1971.
Durant ce temps elle enseigne à Lille et en Normandie.
L’évolution de la Congrégation la ramène à Lille où elle vit avec sa communauté religieuse à Lille-Sud. A l’université elle donne des cours de biologie, fait de la recherche, obtient l’agrégation.
Simultanément, et rejoignant là une préoccupation profonde qu’elle portait depuis toujours, elle s’engage à ATD-Quart Monde. Elle anime ainsi la bibliothèque de rue dans son quartier.
C’est là qu’elle vivra les rencontres avec les plus pauvres qui marquèrent définitivement sa vie. Ce fut, par exemple, l’enterrement des indigents, événement fondateur. Dès lors le virage définitif est pris : elle vivra avec les plus pauvres. Progressivement elle abandonne l’enseignement supérieur et s’engage à la prison de Loos, devenant ainsi la première femme aumônier de prison en 1984.
Le groupe des personnes qui continue à se constituer exprime le désir d’un lieu où elles puissent prier ensemble, parler, échanger leurs souffrances : MAGDALA est née.
Ce fut d’abord une communauté se retrouvant un dimanche par mois pour partager. MAGDALA se constitue en association en 1986. Elle se donne pour devise « Lève-toi et marche ».
Irène est présidente de l’association. Le Conseil d’Administration comprend des membres amis et, progressivement, pour moitié, des personnes issues de la Communauté de MAGDALA.
Irène avait fait le choix de vivre avec les gens de la rue. Elle installe donc la première Communauté, dite Fraternité, rue des Sarrazins, puis rue de Colmar, à Lille, là où elle devait mourir en 2008.
Entre temps, de nombreuses activités se sont développées au sein de la Communauté, entre autres une démarche forte qui fut celle de la recherche de logements disponibles afin de pouvoir proposer aux familles, aux personnes en grande précarité, une possibilité de logement. Deux autres lieux de vie communautaire furent ouverts : Buysscheure (en Flandre) en 1996, et Faches-Thumesnil en 2000.
Irène, par sa volonté et sa grande rigueur, a fait grandir progressivement la communauté, et conduit ceux qui la constituent vers une dignité reconquise.
Pendant toutes ces années elle a noué des liens, à différents niveaux, avec des responsables d’organismes publics : s’efforçant de comprendre leurs contraintes et faisant part de ses analyses et de ses suggestions, elle a forcé l’estime – et souvent l’admiration – de ceux qui voyaient en elle un partenaire précieux pour la mise en œuvre concrète des mesures dont ils avaient la charge.
Tout ce qu’elle a fait » avec » les pauvres et non » pour » eux, elle l’a fait avec l’appui et l’aide de sa communauté religieuse, de ceux qui sont venus rejoindre Magdala, de sa famille, de nombreux amis de tous milieux, de prêtres et religieux qui ont apporté leur pierre à l’édification et à la consolidation de cette communauté hors du commun.