Baptême du Christ, trois révélations

Trois révélations, trois expressions de l’amour de Dieu pour l’humanité, peuvent nourrir notre espérance et notre joie de croire.

 

Le prophète Isaïe d’abord.

Ainsi parle le Seigneur : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit. Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors. Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité. Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas, jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre, et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses lois. Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice ; je te saisis par la main, je te façonne, je fais de toi l’alliance du peuple, la lumière des nations : tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres. » (Isaie 42, 1-4.6-7)

Dans le livre du prophète Isaïe, la seconde partie se situe pendant l’Exil à Babylone. Le peuple de Dieu a tout perdu : son pays, le temple lieu de présence de Dieu et le roi fédérateur de l’unité du peuple. Le prophète a donc mission de susciter l’espérance en s’appuyant sur la fidélité de Dieu. Dieu qui a sauvé son peuple d’Égypte ne nous abandonnera pas. Même si toutes les apparences sont sombres, gardez espoir, Dieu nous sauvera.

C’est dans ce livre que se trouve ce que l’on appelle les 4 chants du serviteur de Dieu. Dieu annonce que celui qu’il appelle ‘mon serviteur’ viendra libérer le peuple en se livrant tout entier à sa mission jusqu’à donner sa vie. Aujourd’hui nous avons entendu le premier de ces chants.

Ce portrait du serviteur est plein de tendresse et aussi de fermeté.

‘Voici mon serviteur que je soutiens… J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit. Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors. Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité.’ De quoi nourrir l’espérance du peuple dans l’épreuve.

 

Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui. Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » Alors Jean le laisse faire. Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie.» (Matthieu 3, 13-17)

La deuxième révélation est le baptême même de Jésus tel que Matthieu nous le décrit. Il y a d’abord la surprise : Jésus qui demande le baptême de conversion donné par Jean Baptiste. Il n’en a pas besoin et Jean Baptiste lui-même traduit son étonnement. Mais Jésus devenu homme ne fait pas semblant et il est pleinement solidaire de l’humanité jusque dans l’expression de sa conversion.

Seconde surprise de ce moment du baptême de Jésus, c’est la révélation de la Trinité. L’Esprit Saint se manifeste sous la forme d’une colombe, planant sur Jésus et la foule présente. Et la voix du Père qui révèle Jésus : ‘Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis tout mon amour’.

Premier acte de la vie publique de Jésus : il se révèle pleinement homme et pleinement Dieu.

 

En ces jours-là, quand Pierre arriva à Césarée, chez un centurion de l’armée romaine, il prit la parole et dit : « En vérité, je le comprends, Dieu est impartial : il accueille, quelle que soit la nation, celui qui le craint et dont les œuvres sont justes. Telle est la parole qu’il a envoyée aux fils d’Israël, en leur annonçant la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ, lui qui est le Seigneur de tous. Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs, depuis les commencements en Galilée, après le baptême proclamé par Jean : Jésus de Nazareth, Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance. Là où il passait, il faisait le bien et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable, car Dieu était avec lui. » (Actes des apôtres 10, 34-38)

La troisième révélation de ce dimanche nous est donnée par le discours de Pierre chez le centurion Corneille. On pourrait appeler cette rencontre la conversion de Pierre. Il a hésité à aller chez Corneille : officier de l’armée romaine qui occupe le pays… ni Juif ni converti… et donc païen comme on disait alors. C’est par l’insistance même de Dieu dans une vision que Pierre accepte de répondre à l’invitation des envoyés du centurion.

A son arrivée, il affirme la nouveauté de sa foi : maintenant je le comprends, Dieu ne fait pas de différence et il accueille tous ceux qui veulent croire, quelle que soit leur nation. Les chemins pour aller vers Dieu sont multiples : il n’y a plus un peuple élu mais tous les hommes peuvent accueillir la parole de Dieu.

 

Trois révélations comme trois raisons de célébrer l’amour sans limites de Dieu. A chacun, chacune, de nous Dieu a dit lors de notre baptême : ‘tu es mon enfant bien-aimé !’ Comme Isaïe, comme Pierre, nous voilà appelé à être témoins de l’amour de Dieu : nous savons qu’il a envoyé son serviteur et nous savons que tous les hommes sont appelés par Dieu. Que nos actes, que nos paroles, que notre prière soient une réponse à ces bonnes nouvelles !

 

illustration: Ravenne (Italie), Coupole du baptistère des ariens. Mosaïque de la fin du VeS. (photo D. Ouaillarbourou)

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